Francois Bachelot, des pixels contre la maladie ©Marina Al Rubae/Esopelia
Cet homme de 78 ans a deux vies : médecin et illustrateur. « Je soigne le jour, je peins la nuit, parfois trois à quatre heures d’affilée », confie François Bachelot. Peindre ? Pas tout à fait.
Ces œuvres sont réalisées grâce à un logiciel de peinture numérique qui permet de juxtaposer les couleurs tout en conservant les nuances et la précision des détails. Le médecin cancérologue recouvre les murs de sa clinique, à La Garenne-Colombes (92), de ces animaux d’Asie et d’Afrique. La cinquantaine de tableaux apporte à l’endroit une note de gaieté́ et tente de faire oublier, ne serait-ce qu’un instant, leur maladie aux patients. « Leur quotidien est souvent lourd. Alors, lorsqu’ils viennent consulter, ces peintures leur permettent de penser à autre chose », explique-t-il. Les taches multicolores et flamboyantes rappellent l’art décoratif, les miniatures japonaises ou l’art naïf africain.
L’imaginaire de François Bachelot est peuplé d’éléphants, l’animal fétiche qui lui inspire aussi une trilogie d’ouvrages (dont L’éléphant, Fantasme de l’homme, Ed. L’Harmattan). Les proportions et les couleurs sont travaillées pixel par pixel sur ordinateur, ce qui confère à ces tableaux leur aspect hyperréaliste. « Je fais d’abord un croquis que je scanne et je le travaille ensuite sur écran, en grossissant les dimensions afin de fignoler les détails. J’ai envie qu’on retrouve cette sensation « coup de pinceau » », explique celui qui puise dans ses souvenirs de voyage. L’illustration est ensuite imprimée sur de grandes toiles ou des plaques de vinyle.
Le jury du salon Animal Art Paris a récompensé le travail de François Bachelot en lui discernant le Prix de l’originalité́ 2018.